Fille et petite-fille de peintres, Marie Hugo est née en Camargue, une terre sauvage où sa famille vit depuis des générations. Elle étudie la lithographie et la gravure à l’École des Beaux- Arts de Montpellier, tout en passant beaucoup de temps dans l’atelier de son père, le peintre Jean Hugo, avec qui elle apprend beaucoup dans une écoute et une observation silencieuse, attentive et complice à la fois.
Après ses études, elle part vivre en Asie. Les voyages en Extrème-Orient, l’art chinois tout nourrit son travail et son imaginaire. Elle peint de grands formats pour des lieux publics. De retour, entre Londres et le Midi elle illustre les Fables de la Fontaine, publiées par l’Imprimerie Nationale, peint des paysages de Camargue, puis à l’huile ou à la tempera, des toiles qu’elle nomme ses « paysages intérieurs ».
A la fin des années 1990, l’eau et l’encre de Chine vont devenir son expression naturelle et privilégiée. Pendant que les motifs abordés sont ceux qui l’entourent : les bambous, les feuilles, les lotus, les insectes, les pierres et l’eau, l’atelier de son père devient son lieu de travail principal. Oscillant entre figuration et abstraction, entre le plein et le vide, elle est tentée par le travail en trois dimensions. Elle crée alors des installations mariant sculpture et peinture. De grandes colonnes carrées, faites de toiles peintes en lavis d’encre éclairées de l’intérieur, forment comme une forêt de lumière. Pour la clairière de cette forêt elle imagine une structure en fil de métal tressé, ‘Médusa ‘ ou « Contours pour l’Eternité » qui sculpte le vide, la lumière, le temps ; elle la fait flotter dans un bassin, sur une rivière , sur la mer et enfin, posées sur le lac de Parme, seize d’entre elles formant une tribu lacustre qui s’éclaire à la tombée de la nuit.
En 2015, c’est à elle que l’on confie la mise en images de la Corrida Goyesque d’Arles. Elle réalise alors une oeuvre monumentale pour les Arènes, à la manière d’un « mandala » colorant le sable minutieusement, sur le thème de la Constellation du taureau. Elle sera progressivement effacée par les sabots des taureaux et des chevaux, magnifique symbole de l’éphémère et l’impermanence de la vie.
L’année 2016, se passe en grande partie sur l’île de Guernesey, à Hauteville House, dans la maison de Victor Hugo. Elle y fait des recherches sur un autre aspect des innombrables talents de son célèbre ancêtre : la décoration. Le livre : « Hauteville House, Victor Hugo décorateur » sera publié aux éditions de Paris-Musée.
En digne arrière-petite-fille d’un homme aux mille talents, après la gravure, la peinture, le papier, la sculpture, Marie Hugo se tourne vers la photo, une photo en prise directe avec la nature sur un thème : « Les trois cents jours du lotus ». Elle nous invite à observer l’évolution du lotus de sa naissance à sa mort. Photos qui comme des gravures en live, dans lesquelles le graphisme, la présence de l’eau, tels qu’on les a déjà perçus dans les œuvres précédentes ont une identité puissante et forte qui révèle l’artiste
Depuis 2020 avec un retour à la couleur, ce sont les arbres qui l’inspirent. De grandes toiles à l’encre de Chine mêlée de pigments, presque toujours en hauteur créent une forêt colorée où la lumière et les ombres jouent sur les feuilles et les troncs, d’où émane une grande fraîcheur. Le thème se retrouve sur de petites tables ou de grands tabourets en céramique, nouvelles créations qui accompagnent les peintures.
Créatrice inspirée qui n’hésite pas à se remettre en question pour mieux aller de l’avant, Marie Hugo n’a pas fini de nous surprendre !